Les analystes économiques de l’une des plus grandes, si ce n’est la plus importante – Standard & Poor’s, sociétés de notation financière estiment que la révolution juridique dans sa forme actuelle ne se concrétisera pas.
Partant de ce postulat, ils émettent un avis favorable sur l’Économie israélienne, évoquant même une éventuelle augmentation de sa note dans un futur proche.
Une question reste en suspens : le devenir de l’Inflation et du coût de la vie.
S&P – Standard and Poor’s – vient de publier sa dernière analyse financière et cette dernière est plutôt positive sur le devenir de l’Économie israélienne, bien qu’étant à prendre au conditionnel.
Pourquoi au conditionnel ? Car elle part du postulat que la réforme juridique ne verra pas le jour en l’état.
Sans ce postulat de départ pris par les analystes seniors de S&P, le rapport serait passablement différent ; ses rédacteurs ont précisé qu’ils partaient du postulat que la réforme telle qu’elle était prévue ne se concrétiserait pas, vraisemblablement suite à une promesse qui leur aurait été faite de la bouche même de l’actuel Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Ils renforcent leur propos et leur prise de postulat de base en reprenant les propos du Président israélien, Yitzhak Herzog, qui a fait savoir que des pourparlers se tenaient au sein de sa résidence et de retirer de la table des négociations la réforme dans sa forme originale, tout en recherchant une réforme acceptable pour les opposants à la réforme en l’état.
En clair, les économistes estiment que la réforme juridique ne verra pas le jour.
Quid de sa vision de l’Économie israélienne ?
La réforme juridique et ses graves conséquences sur l’Économie israélienne mises de côté, l’analyse financière est plutôt bonne.
Bien que les chiffres soient moins bons que ceux du précédent Gouvernement jusqu’à la fin 2022, il s’agit très clairement d’une Économie stable, avec un horizon futur prometteur, à la faveur d’une production de Gaz, d’exportations de haute technologie et d’avancées constantes dans le domaine de toutes les technologies, y compris la Finance (la Fin-Tech), qui devraient permettre à Israël un avenir financier stable et encourageant.
Pour autant, S&P souligne le fait que cette année en Israël, il y aura une Croissance négative par habitant de 0.50 % et que la Croissance elle-même n’augmentera que de 1.50 % (l’écart est dû à l’augmentation de la population d’Israël de 2 %/an).
Même l’excédent budgétaire qui a dépassé les 30 milliards de shekels en 2022 laissera place cette année à un déficit considérable de 2.50 %, dépassant ainsi largement les prévisions du Gouvernement qui tablait sur un déficit inférieur à 1 %. Concernant 2024, le déficit devrait être moindre, aux alentours des 2 %.
Pour ce qui est de l’Inflation, S&P félicite la politique menée par le Gouverneur de la Banque Centrale d’Israël, tant durant la période de pandémie, que durant la flambée de l’inflation sur l’ensemble du globe.
Selon le rapport, le Gouvernement ne mène aucune action réelle contre l’Inflation, la BCI étant la seule à œuvrer contre l’augmentation du coût de la Vie.
S&P déplore pour autant l’instabilité politique à laquelle est en proie le pays et que cette dernière pourrait conduire aux sixièmes élections anticipées.
Les économistes sont également préoccupés par la situation sécuritaire qui conduit à des affrontements entre les forces de sécurité israéliennes et les factions terroristes palestiniennes – dans leur grande majorité, mais également d’autres groupes terroristes téléguidés notamment par l’Iran – assez fréquemment.
À noter que le rapport a été rédigé avant les derniers affrontements.
Enfin, et bien que Moody’s ait dernièrement abaissé la prévision de la côte de crédit d’Israël de positive à stable, S&P pour sa part est plutôt encourageante sur l’Économie israélienne, envisageant même de réhausser sa note dans un avenir proche…pour peu que la réforme juridique soit abandonnée.