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Tandis que le Premier ministre a demandé d’entreprendre le processus de retrait des billets de 200 ILS de l’Économie le plus tôt possible conformément aux recommandations d’économistes, la Banque Centrale d’Israël a rappelé que le pouvoir de retirer de la circulation lesdits billets incombait uniquement au Gouverneur.

La Banque Centrale estime “qu’à ce stade, aucun argument suffisamment fondé n’a été présenté afin de motiver le retrait de quelque billet que ce soit de la circulation”.

La Banque Centrale d’Israël émet des réserves quant à une proposition que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a voulu examiner et promouvoir : le retrait de la circulation dans l’économie du billet de 200 shekels, dans le cadre de la lutte contre le marché noir et les organisations criminelles.

L’idée d’annuler ladite coupure a été émise par une équipe de neuf économistes qui ont avancé diverses recommandations permettant selon eux de lutter contre ces deux fléaux.

Quelques jours seulement après que le Premier ministre ait ordonné la formation d’une équipe chargée d’examiner la question du retrait de la coupure de 200 ILS de la circulation et ce, sans consulter le Gouverneur de la BCI – Banque Centrale d’Israël -, le professeur Amir Yaron, cette dernière a publié le communiqué suivant : “la Banque Centrale d’Israël exposera sa position quant au possible retrait du billet de 200 ILS de la circulation, pour peu que cette question soit débattue ; pour rappel, seul le Gouverneur a le pouvoir d’arbitrer cette question.

À ce jour, aucun argument suffisant n’a été avancé afin de motiver un tel retrait, ou encore, celui d’un autre billet”.

De son côté, le ministère des Finances, et en particulier l’administration Fiscale, affirment qu’une part importante des plus d’un demi-milliard de billets de 200 shekels, constituent les réserves en liquidités d’organisations criminelles, échappant par là-même au paiement des impôts, et finançant une part importante du marché noir en Israël.

En ce sens, le Ministère recommande vivement d’annuler ce billet – celui de 200 shekels – et de rendre ainsi la tâche plus difficile aux fraudeurs fiscaux, parallèlement à une mesure déjà prise pour réduire le montant autorisé pour paiement en espèces lors d’une transaction de 11,000 ILS à 6,000 ILS, ainsi que la mise en œuvre d’un programme d’auto-dénonciation de fraudeurs fiscaux, prévoyant notamment que des aveux faits sous leur propre impulsion empêcheront des poursuites pénales à leur encontre.

L’objectif avoué d’une telle mesure serait de récupérer environ un milliard de shekels d’impôts supplémentaires auprès de ceux ayant dissimulé des revenus pendant des années.

À ce stade, la BCI n’a pas encore apporté d’explications sur sa position plutôt opposée au retrait des billets au-delà de l’annonce publiée en réponse à la directive du Premier ministre, toutefois, tout laisse à penser qu’étant l’un des acteurs de la stabilité financière de l’Économie, elle puisse craindre un manque de liquidités résultant d’une telle démarche.

Si une telle mesure devait toutefois être entreprise, elle devra être rapide, car une telle action ne sera efficace dans la lutte contre le marché noir et la criminalité que s’il est possible d’échanger les billets de 200 ILS contre d’autres coupures que durant un laps de temps très court, rendant ainsi la tâche difficile pour les organisations criminelles de se débarrasser des millions de billets en leur possession.

Pour autant, la simple annonce d’une potentielle mesure en ce sens, avant même qu’elle ne soit déjà décidée, pourrait amener fraudeurs et criminels à s’organiser et dès à présent liquider leurs réserves de billets de 200 ILS pour les troquer en coupures plus petites.

Une vraie mesure permettant de lutter contre l’évasion fiscale et le financement du marché noir serait de tout simplement supprimer l’argent liquide ce qui soulève plusieurs problématiques et défis, avec en premier lieu, la question du progrès technologique pour permettre une telle révolution.

Se posera également la question des réticences de la population ; de fait, les personnes âgées ou encore les moins éduquées aux nouvelles technologies rencontreront des difficultés à utiliser ces nouveaux modes de paiements.

Toutefois, tout laisse à penser que c’est la direction que semble prendre les différentes économies, qui travaillent à l’élaboration de leur devise virtuelle, à l’instar des crypto-monnaies, solution qui permettra, grâce à la technologie des blockchains, de tracer le circuit de l’argent depuis son émission.

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