Une technologie secrètement développée par MASAV, entreprise détenue par les banques, va ouvrir la voie à la concurrence en matière de paiements en ligne.
Les compagnies de cartes de crédit s’y opposent.
La Banque Centrale d’Israël va devoir trancher.
Au cours des deux dernières années, la société MASAV, habituellement en charge des mouvements financiers au sein du système financier israélien, a développé une nouvelle technologie qui représente une menace de taille pour les compagnies de cartes de crédit : un système de transferts entre les banques, sans délais de transferts et de compte à compte.
À ce jour, lors d’un virement inter-bancaire effectué, les banques demandent divers justificatifs dont la vérification demande du temps durant lequel le bénéficiaire est dans l’incertitude.
Ce nouveau système permettra d’effectuer des virements immédiats ; sans délais, aucun.
La principale crainte des compagnies de cartes de crédit, qui sont en concurrence avec les banques en matière de solutions de paiements, est que ce nouveau système permette un paiement en ligne sans qu’elles en soient l’intermédiaire ; en effet, il permet d’effectuer un virement directement au vendeur tandis qu’actuellement le paiement doit obligatoirement se faire par l’intermédiaire d’une carte de crédit.
Cette avancée technologique permettrait aux applications mises en service par les banques de devenir un nouveau mode de paiement autonome.
MASAV est une compagnie détenue par les banques, répondant à la règlementation de la BCI et en charge de tout le support technologique et technique des paiements au sein des entreprises.
Dans le cadre des mesures mises en place pour augmenter la concurrence entre les banques, MASAV a été introduite en bourse et les banques ne peuvent la détenir qu’en partie, sous le contrôle de la BCI.
Elle a dernièrement soumis sa nouvelle technologie développée à l’approbation de la BCI, qui a invité chacun des acteurs de ce domaine, au nombre desquels les compagnies de cartes de crédit, à donner leur avis sur cette dernière.
Les compagnies de cartes de crédit, qui sont les principales menacées par cette technologie, ont fait savoir qu’elles n’avaient pas assez de recul pour donner leur avis sur cette technologie.
Selon elles, cette technologie devrait toutefois dans un premier temps uniquement être mise au service des banques, puis des commerçants d’ici quelques années.
Les banques ne cachent pour autant pas leur volonté de concurrencer les compagnies de cartes de crédit en proposant une alternative à ces-dernières en matière de paiements en ligne, à plus forte raison depuis qu’elles se sont séparées de ces-dernières.
Les compagnies de cartes de crédit se sentant menacées souhaitent développer leur propre application de paiement usant de la même technologie afin de rester dans la course ; pas sûr que MASAV, détenue par les banques, leur donne accès à cette dernière…
D’ici la fin mai 2019, le Gouverneur de la BCI devra décider s’il donne son feu vert, ou non, à cette technologie.
La pression exercée par les compagnies de cartes de crédit pourrait toutefois l’en dissuader – provisoirement.
Il est vrai qu’au sein de la BCI, la volonté de développer les moyens de paiements alternatifs est grande, toutefois l’on craint d’étouffer la concurrence pour peu que les forces vives du Marché ne soient plus équilibrées.
Calcalist