Une enquête interne menée au sein de la banque Leumi a fortement éveillé les soupçons à l’encontre du directeur en charge du département des TIC – Technologies de l’Information et de la Communication – qui aurait détourné des sommes importantes par le biais de missions fictives autorisées par ce-dernier et facturées à la banque.
Le mis en accusation a été auditionné par la Police.
Selon son avocat, il s’agît là uniquement de pratiques courantes dans son secteur d’activité.
Une enquête interne menée au sein de la banque Leumi et dont les conclusions viennent pour la première fois d’être publiées, a permis de mettre en lumière le fait qu’un ancien directeur du département des TIC au sein de la banque serait soupçonné d’avoir détourné plusieurs centaines de milliers de shekels par le biais de prestations fictives commandées, mais également de fournitures jamais livrées.
Une partie des “honoraires” indûment versés lui était ensuite reversée par les prestataires.
L’actuel PDG de la banque Leumi a fait savoir qu’il allait porter plainte – et demander réparation financière – contre de l’ancien directeur soupçonné de détournement de fonds, ainsi que contre ses complices ayant facturé les prestations fictives.
Parallèlement à la procédure judiciaire, la banque a déposé une plainte auprès de la division des fraudes de la police du district de Tel Aviv, qui a enquêté sur l’affaire.
L’affaire a récemment été renvoyée au bureau du procureur du district de Tel Aviv, qui envisage d’émettre un acte d’accusation.
De son côté, l’accusé qui a depuis été licencié suite à la mise en lumière de l’affaire, nie les allégations.
Une partie des fournisseurs de la banque à qui ont été indûment payés des honoraires dans le cadre des prestations fictives facturées, ont à ce jour restitué plus de 2 millions de shekels suite aux conclusions de l’enquête et ont intenté des poursuites contre leurs employés soupçonnés d’être impliqués dans l’arnaque.
Dans la plainte déposée au Tribunal de district de Haïfa, est notamment expliqué par quels moyens l’ancien directeur aurait trompé et détourné les protocoles de sécurité de la banque depuis 2016 causant par la même un lourd préjudice financier à la banque.
De fait, et dans le cadre de ses fonctions, il aurait commandé des fournitures, mais également des services, à différents prestataires connus de la banque et auxquels cette dernière a l’habitude de faire appel, sans pour autant que ces commandes aient été nécessaires.
Dans d’autres cas, les commandes passées étaient largement supérieures aux besoins réels de la banque.
Enfin, il est également accusé dans la plainte d’avoir signé les bons de livraisons quand bien même les fournitures livrées étaient manquantes, que ce soit dans leur intégralité ou en partie…tandis que la banque en payait le prix fort…
Mais comment arrivait-il à récupérer sa “commission” ?
Une fois les factures réglées par la banque, les prestataires reversaient une commission d’intermédiaire à des proches du directeur incriminé, qui lui reversaient ensuite une partie des fonds.
Cette première méthode lui aurait notamment permis de détourner environ 4.8 millions de shekels.
Par ailleurs, semble qu’il avait également l’habitude de valider des paiements à des prestataires externes à la banque qui facturaient allègrement des heures de travail jamais réalisées, ainsi que leurs frais de bouche.
Cette seconde méthode lui aurait permis de détourner environ 1.1 millions de shekels.
Le pot-aux-roses a été découvert en juillet 2019, en raison d’incohérences en matière de commandes de fournitures passées largement supérieures aux besoin de la banque.
Une simple vérification de son compte bancaire, ainsi que de celui de son épouse a permis de découvrir des dépôts d’espèces pour un total de 400,000 shekels.
Le couple a justifié ces dépôts en expliquant que l’épouse dispensait des heures de ménages et de cours privés généralement payés en espèces.
Ont également été découverts 11 dépôts de chèques de 50,000 shekels émis par l’un des fournisseurs de la banque et déposés sur l’un des comptes du couple…plus difficiles à expliquer…
Au cours de l’enquête, une société cédée par d’anciens proches du couple à l’épouse et vraisemblablement ficitive, aurait facturé pour environ 220,000 shekels de prestations également fictives cachant en fait des commissions maquillées.