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Dans le cadre de sa réforme visant à augmenter la concurrence entre les banques, la BCI – Banque Centrale d’Israël – n’a pas fixé d’objectifs clairs, se contentant d’une simple mise en garde à l’endroit des banques : “si vous n’êtes pas compétitifs, les clients iront voir ailleurs”.

Dans les faits, les banques n’ont rien changé depuis l’entrée en vigueur de ladite réforme

La réforme portant sur le transfert des comptes bancaires en ligne a dernièrement fait les gros titres de la presse économique.
Pourtant, l’on note l’absence de réactions de l’un des principaux intéressés : les banques.

Depuis le lancement de la réforme visant à permettre le transfert d’un compte de banque à banque en une semaine sans frais et sans avoir à se déplacer en agence, les banques reçoivent chaque jour seules quelques dizaines de demandes de transfert.

Bien qu’il s’agisse à première vue d’un chiffre faible, la BCI insiste sur le fait que l’objet de la réforme réside essentiellement dans le message transmis aux banques plus que dans le nombre de transferts réalisés dans les faits.

La réforme, sur laquelle la BCI a planché plus de trois années et ayant nécessité plusieurs millions de shekels de coûts de développement, s’est concrétisée par la mise en ligne d’une plateforme permettant de passer d’une banque à une autre.

Cette réforme s’appuyait sur trois objectifs phares que s’était fixée la BCI, à savoir augmenter la concurrence entre les banques, renforcer le pouvoir de négociation des clients et, bien sûr, une transition facile et pratique pour ceux qui souhaitent transférer leur compte bancaire d’une banque à une autre.

Il est d’autant plus étonnant qu’au regard des moyens investis, la BCI n’ait pas fixé d’objectifs permettant d’apprécier le succès de sa démarche et de ses investissements.

Pourtant, les banques continuent comme si de rien n’était : pas une banque n’a lancé une vaste campagne qui lui permettrait d’attirer de nouveaux clients.

À l’exception des tribunes de la presse économique, c’est comme si cette réforme n’existait pas.

À ce stade, seule la BCI a prévu une campagne de sensibilisation à l’endroit des consommateurs, qui devrait débuter début 2022.
Alors pourquoi ce silence ?

Il s’agit plutôt d’un attentisme ; de fait, les chiffres de cette réforme, à savoir les transferts de banque à banque de clients, n’ayant pas encore été publiés, les banques attendent ces derniers pour (ré-)agîr.

Les financements, en dehors de la réforme

Au sein du système bancaire, certains bruits de couloirs prétendent qu’aucune banque, ne souhaite être la première à lancer une vaste campagne coûtant plusieurs centaines de milliers de shekels et portant sur des conditions avantageuses (donc moins onéreuses pour ses clients), sans en connaître le potentiel au préalable.
De fait, la rentabilité des banques provient actuellement essentiellement du secteur des financements ou encore des comptes bancaires détenus par de grandes entreprises et non de ceux détenus par des ménages ; d’ailleurs, les banques ne s’y trompent pas, la concurrence porte actuellement essentiellement sur les services aux grandes entreprises ou encore les conditions de financement (taux, assurances, etc…).
Par ailleurs, les banques se doutent que cette réforme va draguer avec elle son lot de clients problématiques.Concernant les financements, la BCI a empêché les transferts automatiques de comptes bancaires avec des crédits en cours, ou encore des plans d’épargne et des portefeuilles d’actions, tuant par là même l’attractivité pour les banques de rentrer dans la course à la compétitivité.

Qu’en est-il dans les faits ?

Quand bien même un client avec un crédit en cours pourra transférer son activité bancaire d’une banque à une autre en ligne, il devra pour autant continuer à gérer son crédit au sein de l’ancienne banque, à moins d’en négocier le rachat par la nouvelle…soit aucun changement par rapport à la situation actuelle.

Il conviendra également de même, de négocier les frais de transferts et de gestion d’un portefeuille ; idem pour une épargne.

La BCI a tablé sur un lancement silencieux de sa plateforme et non en grandes pompes ; erreur ?

Autre explication possible au manque d’engouement des banques à se lancer dans la course à la compétitivité : la plateforme a été lancée en pleine période de fêtes religieuses, soit de manque d’attention de la part des consommateurs.
Semble que c’est à dessein que la BCI l’a fait à ce moment-là : la plateforme étant en période de tests, cela permettra de corriger d’éventuelles erreurs sans qu’elle ne soit submergée d’utilisateurs.
En effet, le moindre problème technique peut avoir des conséquences funestes : perte des montants ou encore de chèques transférés, etc… de nature à altérer (et c’est un euphémisme) les rapports entre le client et sa banque.Enfin, une des dernières explications au manque d’enthousiasme de la part des banques à se lancer dans la course aux clients en les attirant grâce à des conditions avantageuses est l’expérience de la banque Mizrahi-Tefahot en 2009, année au cours de laquelle elle avait entrepris de prendre sur elle les démarches liées au transfert d’activité d’un nouveau client depuis son ancienne banque : autorisations de prélèvements en cours, chèques, etc… en quelque sorte, l’actuelle réforme avant l’heure.
Quand bien même dans un premier temps la campagne de ladite banque fut couronnée de succès, elle comprit très vite les limites de sa campagne : les nouveaux clients ne viendraient pas au seul motif d’un allègement de la bureaucratie, mais avant tout pour des conditions avantageuses.
Or, la nouvelle plateforme ne propose qu’un allègement bureaucratique…aux banques de faire le reste pour attirer les clients.

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