Israël est régulièrement pointée du doigt dans les différents rapports de l’OCDE portant sur le coût de la vie, caracolant généralement dans les tristes premières places.
Actuellement, le pays est en proie à une vague d’augmentation des prix des biens et produits de Consommation.
Diplomat, l’un des principaux importateurs israéliens, a dernièrement augmenté ses prix.
Un directeur de supermarchés : “je ne peux pas dire “non” à Ossem ; les ménages le peuvent”.
Israël fait actuellement face à une vague d’augmentation des prix des biens et produits de Consommation sur fond d’indifférence totale des ménages ; comme si ces derniers s’étaient résignés…
Il est vrai qu’il y a eu quelques remous fin 2021, lorsque qu’Ossem (géant des produits céréaliers) annonçait une augmentation de ses prix, mais depuis, plus rien et aucune révolte populaire à l’horizon.
Un autre début de scandale est retombé aussi vite qu’il avait commencé lorsqu’il avait été démontré que Supersal ne pratiquait pas les mêmes prix pour les orthodoxes que pour le reste de la population.
Mais pourquoi ces augmentations de prix ?
Certains, à l’instar des vendeurs d’électroménagers, arguaient que l‘Inflation aux États-Unis en était la cause…ce à quoi leur fut répondu que la baisse de l’USD face au shekel contrecarrait largement l’Inflation.
Non, l’explication est beaucoup plus simple : ces augmentations sont à imputer à l’indifférence des consommateurs israéliens qui continuent d’acheter quel que soit le prix et quand bien même des marques alternatives proposent le même produit pour moins cher.
C’est d’ailleurs, ce que dénonce un directeur de supermarchés : “tant que les consommateurs continueront de marmonner dans leur barbe tout en continuant d’acheter quel que soit le prix, pourquoi ne pas augmenter les prix ?”, avant de reprendre : “je ne peux pas dire non à Ossem. Je peux augmenter provisoirement mes réserves, en achetant de plus grandes quantités selon l’ancienne tarification et ainsi freiner pendant un certain temps les hausses de prix, mais cela ne peut s’inscrire dans le temps… Par contre, les consommateurs ont un véritable pouvoir d’action ! Certaines chaînes de supermarchés sont également heureuses de ces augmentations de prix, espérant réaliser les mêmes profits qu’en 2020.”
Il dénonce également le fait que “le consommateur opte pour les pâtes Ossem et Barilla sans réfléchir. De fait, les mêmes pâtes d’une autre marque sont disponibles à un prix moindre… pourtant, elles ne rencontrent pas le même succès ; il y a là tout un travail de rééducation à faire.”
En 2011, une révolte populaire avait permis de faire chuter drastiquement les coûts des produits laitiers et du cottage durablement dans le temps.
Il est vrai qu’actuellement les prix des matières premières connaissent une augmentation, mais c’est avant toute chose le silence et l’indifférence des consommateurs qui ont permis et permettent aujourd’hui encore d’augmenter les prix de plusieurs dizaines de pour-cent.
Pour les responsables de supermarchés interrogés, les causes de ces maux résident dans la Covid-19.
D’une part, les importateurs toujours à l’affût d’une raison pour augmenter les prix y ont vu un prétexte en or, d’autre part, les parents trop préoccupés par les confinements à répétition de leurs enfants et devant jongler entre garde de ces derniers et impératifs professionnels, ne sont pas attentifs à ce qui est entrain de se jouer à leurs dépends.
Restent donc les grands groupes de supermarchés en Israël, Supersal, Yohananof, Rami Levi et autres consors, suffisamment importants pour faire fléchir cette tendance.
Selon Maître Linor Deutsch, responsable de Lobby 99, une association de consommateurs israéliens, “il est grand temps que les ménages israéliens votent avec leur portefeuille et pénalisent ainsi les importateurs ! En 2011, lorsque le cottage avait grimpé à 8 ILS, tout Israël était dans la rue ; où sont les mêmes aujourd’hui ? Il est temps de boycotter les marques ayant augmenté leurs prix et de faire entendre notre voix ; de la porter jusqu’au parlement et non pas juste se plaindre sur les réseaux sociaux”.
Pour Maître Yaron Levinson, PDG du syndicat des consommateurs, “le pays fait actuellement face à une épidémie d’augmentations de prix, chaque entreprise étant encouragée par les augmentations de prix d’une autre, en utilisant le prétexte de la Covid-19 pour justifier les augmentations de prix. Il convient tant que faire se peut de boycotter ces dernières !”.
Qui va augmenter ses prix ?
La plupart des grandes et moyennes entreprises liées au secteur de l’agro-alimentaire et cette tendance frappe l’ensemble des domaines : produits céréaliers, sucre, conserves, mais également boissons, alcoolisées ou non.
Le Lait connaît également une augmentation et pourrait entraîner une augmentation du coût des produits laitiers.
Les ustensiles jetables sont également devenus très chers suite à une intervention de l’État (la “taxe sur les ustensiles jetables”), qui espère ainsi réduire leur utilisation – ce qui n’est pas une mauvaise chose.