La BCI – Banque Centrale d’Israël – a dernièrement ramené son taux directeur à 0.75 % en le réhaussant agressivement de 0.40 %.
Ce faisant, la BCI espère endiguer l’Inflation ; une telle augmentation du taux directeur ne sera cependant pas sans conséquences pour l’Économie.
Qu’adviendra-t-il des prix de l’Immobilier ?
En quoi cette hausse affectera le marché des prêts hypothécaires ?
L’épargne bancaire peut-elle devenir pertinente ?
La BCI a réhaussé le 23/05/2022 son taux directeur, en l’augmentant directement de 0.40 % pour le ramener à 0.75 % ; rappelons qu’il y a peu encore, soit avant la première révision à la hausse le 11/04/2022, ce dernier était encore à 0.10 %.
Il semblerait pour autant que cette hausse ne soit que le début, la BCI ayant déjà fait savoir qu’elle comptait ramener son taux directeur à 1.50 % d’ici la fin de l’année.
Les hausses de taux directeur visent à freiner l’Inflation qui monte en flèche dans le monde, ainsi qu’en Israël, où le taux d’Inflation annuel est actuellement de 4 %, soit 1 % de plus que la limite supérieure de l’objectif fixé par la BCI. La hausse des taux d’intérêt a cependant d’autres effets : elle est notamment néfaste pour les marchés Actions, ainsi que pour les obligations d’états.
C’est d’ailleurs l’une des raisons de la baisse des marchés depuis le début de l’année, qui se ressent d’ailleurs dans les rendements des épargnes, mais également l’une des raisons pour lesquelles la volatilité sur les marchés devrait rester forte tout au long de l’année.
L’augmentation du taux directeur fera notamment augmenter le taux d’intérêt de tous les prêts indexés au Prime, qui est la dérivée du taux directeur commercialisé par les banques selon la formule taux directeur majoré de 1.50 % ; devraient donc être affectés nombre de prêts octroyés par les banques, qu’ils s’agissent de prêts à la Consommation ou de crédits immobiliers, ou encore de prêts accordés par des institutionnels, à l’instar des compagnies d’assurances.
Il convient cependant de préciser au sujet des prêts hypothécaires que l’Inflation galopante est beaucoup plus problématique pour les emprunteurs, qu’une hausse du taux directeur de la BCI, dans la mesure où la masse des différents prêts indexés à l’Inflation représente au total un tiers du volume global des prêts en cours.
Ceci est d’autant plus vrai dans la mesure où le taux directeur reste tout de même encore bas.
Pour les nouveaux emprunteurs, l’augmentation du taux directeur, qui est réputé pour être une formule d’emprunt plutôt sûre pour les emprunteurs, aura une incidence sur l’ensemble des emprunts en cours dans la mesure où ce taux sert de repère de base pour l’ensemble des formules d’emprunts.
Ceux qui contractent actuellement un prêt hypothécaire indexé au Prime doivent tenir compte du fait que le remboursement mensuel devrait augmenter dans le courant de l’année, contrairement à la dernière décennie, au cours de laquelle le remboursement était relativement stable.
À mesure que le taux directeur augmentera, les épargnes devraient devenir une alternative pour les investisseurs, ces dernières pouvant délivrer des rendements raisonnables.
De fait, la corrélation étroite entre taux directeur et rentabilité des épargnes avait ces dernières années poussé les investisseurs à massivement investir sur les marchés boursier et immobilier.
Alors qu’en 2008, le processus d’abaissement du taux directeur avait propulsé les prix de l’Immobilier, l’on pourrait s’attendre à une baisse des prix de l’Immobilier en temps de remontée du taux directeur.
Et pour cause : l’augmentation des taux d’emprunt vient entamer la rentabilité des revenus locatifs, tandis que les épargnes sont mieux rémunérées.
Pour autant, et dans la mesure où les taux d’emprunt ne sont pas la seule composante des prix de l’Immobilier, mais également – voire essentiellement – l’Offre, il semble peu probable d’assister prochainement à un changement de tendance sur les prix de l’Immobilier ; l’Offre reste toujours largement insuffisante, alors que le taux directeur, bien qu’en hausse, reste encore faible.