Conformément aux prévisions du Marché, la Banque Centrale d’Israël a maintenu son taux Directeur pour la deuxième fois cette année à un taux de 4.50 %.
Et pour cause : la Banque Centrale d’Israël s’inquiète de la hausse de l’inflation et du manque d’implication du Gouvernement pour arrêter la hausse des prix.Une décision attendue et cohérente : la Banque Centrale d’Israël a décidé en ce dernier lundi du mois de mai 2024 de maintenir son taux Directeur à 4.50 %.
En ce sens, et pendant au moins les 6 semaines à venir, ce Taux restera inchangé, de même que le Prime, formule d’emprunt indexée au taux Directeur, dont le taux de base restera de 6.00 %.
Cette décision illustre la prudence de la Banque Centrale d’Israël en matière de politique de taux d’intérêt, cette dernière s’interdisant à ce stade une deuxième baisse de son Taux, après avoir été pionnière dans le monde en le réduisant le 1er janvier d’un quart de point.
La prudence de la Banque Centrale d’Israël s’appuie sur différents facteurs.
Tout d’abord, et évidemment, la guerre et ses conséquences, à l’image de l’atmosphère sécuritaire extrêmement tendue à la frontière libanaise sur fond d’une opération complexe à Rafah, mais aussi le déficit budgétaire plus important que prévu lors du vote du budget de l’État, qui dépasse déjà les 7 %.
Enfin, l’Inflation, avec des indices particulièrement élevés attendus en mai et en juin, de 0.60 % à 0.70 %, après des chiffres particulièrement élevés à la déception générale en avril 2024, à savoir une hausse dudit indice de 0.80 %.
Cette décision n’a par ailleurs pas surpris les analystes et pour cause : bien que l’Inflation soit déjà tombée à un taux annuel inférieur à 3 %, soit la limite supérieure de l’objectif fixé par le gouvernement et la Banque Centrale en matière d’Inflation, elle a de nouveau augmenté le mois dernier (avril 2024) pour atteindre un taux annualisé de 2.80 %.
Selon la dynamique actuelle, elle devrait atteindre environ 4 % au cours des mois à venir en raison de la vague de hausse des prix qui frappe le pays.
Certains estiment cependant, que la BCI – Banque Centrale d’Israël – pourrait baisser son taux Directeur lors de sa prochaine réunion prévue le 8 juillet, pour peu que l’évolution des chiffres de l’Inflation le permette.
Le contexte sécuritaire tendue et la guerre en cours à Gaza, ont provoqué un ralentissement de l’activité économique, ainsi que des difficultés de liquidité pour des milliers d’entreprises, les obligeant à contracter des prêts à des taux élevés ; les ménages ne sont pas non plus épargnés, que ce soit la hausse des taux de leurs emprunts en cours, ou encore les prix à la Consommation en pleine augmentation.
Pour autant, et bien qu’une baisse des taux pendant cette période les aurait aidé à rembourser leurs prêts, la BCI s’est abstenue de réduire son taux Directeur.
Ce refus d’abaisser le taux Directeur, en dépit des difficultés décrites, met en lumière le fait que la Banque Centrale d’Israël semble toujours préoccupée par le risque d’inflation et ne soit pas satisfaite des mesures prises récemment par le gouvernement israélien, qui pourraient conduire à de nouvelles dégradations de la note de crédit d’Israël.
Et pour cause, à ce stade le gouvernement reste relativement passif face aux nombreuses augmentations de prix que connaît l’Économie du pays, y compris celles qui sont de sa responsabilité, à l’instar de l’énorme augmentation des impôts fonciers qui dépassera les 5 %.
Pour rappel, la BCI avait lors de chaque réunion de la commission Monétaire augmenté son taux Directeur entre avril 2022 et juillet 2023, soit 10 hausses consécutives en l’espace d’un an et un trimestre, faisant passer son Taux de 0.10 % à 4.75 % et par là-même, le Prime de 1.60 % à 6.25 %.
En janvier 2024, en raison d’un contexte d’Inflation favorable, mais peut-être aussi en raison du coût de la guerre, la BCI le réduisait pour la première fois de 0.25 %, pour ramener les taux sus-mentionnés respectivement à 4.50 % et 6.00 %.
