La guerre n’est pas sans conséquences sur les locations. Dans le vieux nord de Tel Aviv, le loyer des appartements sans chambre forte (mamad) a sévèrement chuté au cours des mois de novembre et de décembre 2023.
Pour ceux en disposant, la demande et les prix restent élevés.
Au cours des dernières semaines, sur fond de guerre à Gaza également connue sous le nom “d’opération glaives de fer”, l’on assiste à une forte hausse de la demande d’achat et de location d’appartements disposant d’une chambre forte – également connue sous le nom de “mamad” -, parallèlement à une baisse pour ceux n’en disposant pas.
Une analyse récemment publiée montre que ces tendances ont des effets impressionnants sur les prix des appartements à louer.
En ressort, que les prix des loyers demandés pour les appartements dans le centre de Tel Aviv ont chuté au cours des mois de novembre et décembre 2023 d’environ 40 % pour les appartements ne disposant pas d’une chambre forte.
L’analyse s’est concentrée sur les quartiers situés dans le centre et le vieux nord de Tel Aviv, où la plupart des appartements proposés à la location sont anciens et sans chambre forte.
Bien que ces zones soient devenues un terrain fertile pour les projets dits de TAMA 38, qu’il s’agisse de Tama 38 de type 1 (renforcement de la structure existante et construction d’étages supplémentaires) ou encore de type 2 (démolition et reconstruction), l’allongement des processus et démarches administratives, exacerbés par le ralentissement des constructions, ont empêché la livraison de milliers d’appartements, de sorte que la plupart d’entre eux restent sans “mamad”.
Afin de bien prendre conscience de ladite chute, l’analyse compare deux périodes très proches, à savoir celle juste avant la guerre et celle des mois de novembre-décembre.
Tandis que le prix du loyer pour un appartement sans mamad était de 111 ILS par mètre carré jusqu’au début de la guerre, aujourd’hui les appartements sont proposés à la location à un prix moyen de 79 ILS par mètre carré.
À titre d’exemple, rue Bezalel, l’une des rues prisées du nord de Tel Aviv, avant la guerre, un appartement sans chambre forte y était loué 97 ILS/mètre carré, tandis qu’actuellement, le prix d’un appartement similaire y est tombé à 73 ILS/mètre carré.
Rue Nahardea, rue adjacente à Bezalel, l’on passe de 109 ILS/mètre carré avant la guerre à 83 ILS/mètre carré actuellement.
Même après avoir isolé les variables qui affectent le montant du loyer tel que le nombre d’étages, l’existence d’un ascenseur, les remises ou encore l’état de l’appartement, les disparités restent encore importantes.
Les données indiquent par ailleurs que pour ce qui est des nouveaux appartements du centre et du nord de Tel Aviv, qui comprennent une chambre forte, les niveaux de demande, ainsi que les prix restent élevés, à savoir 132 ILS/mètre carré en moyenne.
Le marché locatif de Tel-Aviv est entré en guerre alors qu’il était à son apogée, lorsque presque chaque mois nous assistions à une augmentation des loyers au sein des zones à forte demande.
L’environnement macro-économique difficile, et en particulier la hausse des taux d’intérêt, a donné un avantage à ce marché pour ceux qui voulaient vivre au centre de Tel Aviv.
Cependant, une combinaison de conditions sécuritaires et économiques a joué en sa défaveur, entraînant par là même une stagnation du marché locatif.
Si avant la guerre le pouvoir était entre les mains des propriétaires, aujourd’hui, dans un climat d’incertitude, les locataires ne sont pas pressés de louer des appartements, même à des prix attractifs et, à ce stade, ils abandonnent leur rêve de vivre au cœur de Tel-Aviv et attendent plus de visibilité sur le devenir du pays au sortir de la guerre et ses conséquences sur l’état de l’Économie et du marché de l’Emploi. Les étudiants préfèrent pour leur part retourner vivre avec leurs parents , où ils se sentent en sécurité.