De récents sondages publiés en Israël indiquent que près de 70% des ménages sont en découvert bancaire.
En effet, la hausse du cout de la vie étant plus marquée que l’augmentation du salaire moyen, ceci conjugué au fait que les Israéliens ne se privent que rarement de vacances en famille onéreuses à l’étranger ou encore de rouler dans une voiture dernier cri pour ne citer que ces exemples, implique souvent un compte bancaire à découvert la majeure partie – voire l’intégralité – de l’année.
Le sujet de l’endettement est d’autant plus d’actualité ces dernières semaines sur fonds de crise économique résultant des mesures prises dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus qui frappe de plein fouet l’Économie israélienne et qui implique la perte d’emploi ou la mise en congés sans solde pour nombre de salariés, mais également une perte totale d’activité pour la plupart des auto-entrepreneurs.
Les chiffres de la Banque Centrale d’Israël confirme d’ailleurs cet état de fait en précisant que le niveau d’endettement des foyers israéliens est actuellement à son maximum historique.
Pour les consommateurs désireux de limiter voire recouvrir complètement leur découvert bancaire, ou encore de bénéficier de liquidités en ces temps de crise économique, il existe plusieurs possibilités de souscrire un prêt à la consommation, chacune avec ses caractéristiques propres qui sont souvent opaques et difficiles à déchiffrer dans les nombreuses pages qui détaillent les conditions que le client doit obligatoirement signer pour recevoir le prêt.
En général, un emprunteur se dirigera en premier lieu et presque par réflexe vers son établissement bancaire pour demander un prêt, même si les prêts bancaires s’avèrent souvent être les moins avantageux en termes de conditions.
En effet, il apparaît que le taux d’intérêt pratiqué par les banques varie de 3 % à plus de 12% (!!), taux souvent établi en fonction du profil de l’emprunteur.
Si la banque refuse la demande de prêt, ou alors si l’emprunteur souhaite – à juste titre – limiter le coût de l’emprunt, il peut se tourner vers des établissements financiers spécialisés dans les prêts à la consommation, qui sont pour la plupart des compagnies de cartes de crédit (Cal, Isracard, Mimun Yashir etc…).
Les taux pratiqués par ces sociétés sont parfois inférieurs à ceux proposés par la banque, surtout pour les clients ayant un profil bancaire correct, mais peuvent également être très élevés pour les emprunteurs ayant subi un refus catégorique de prêt de la part de leur banque et qui se voient donc dans l’obligation de se retourner vers d’autres établissements financiers pour décrocher un prêt.
Pour les consommateurs les plus avertis, il existe en Israël une possibilité pour emprunter à des taux beaucoup plus intéressants, et ce moyennant le nantissement d’un plan d’épargne retraite (keren pensia et bituah’ menahalim) ou d’un keren ishtalmut (l’équivalent d’un plan d’épargne entreprise).
Pour rappel, en Israël, tous les salariés bénéficient d’un compte retraite nominatif car la cotisation y est obligatoire et la responsabilité d’y cotiser en incombe à l’employeur.
Concernant les auto-entrepreneurs, un décret de loi les oblige depuis 2017 à cotiser à un fonds de pension (sauf exceptions).
Il est possible de demander un prêt du compte retraite de type keren pensia ou bituah’ menahalim à hauteur de 30% de l’épargne retraite en cours – sans prendre en compte dans ce montant les indemnités de licenciement qui sont incluses (pitsuyim).
Les taux d’intérêts pratiqués sont en général autour de 2.50 %.
Le Keren Ishtalmut est un plan d’épargne souscrit dans le cadre professionnel en tant que salarié ou en tant qu’indépendant, et qui donne droit à des avantages fiscaux conséquents.
La cotisation à ce type de programmes n’étant pas obligatoire, seule une frange de la population active bénéficie de ce type d’épargne.
Le Keren Ishtalmut est un produit financier qui peut être investi sur plusieurs types de supports, qu’il s’agisse de portefeuilles d’actions, d’obligations ou de combinaisons de titres financiers.
Cette épargne est bloquée pendant les 6 premières années à compter de la date d’ouverture mais il est possible de continuer à la laisser fructifier ensuite, tout en conservant son droit de liquidité.
Il est possible d’emprunter jusqu’à 50 % de l’épargne si elle est encore bloquée (durant les 6 premières années à compter de la date d’ouverture), et jusqu’à 80 % de l’épargne si elle est déjà « liquide » (après les 6 ans).
Les taux pratiques sur ce type d’emprunt sont particulièrement bas et varient entre 1.25 % et 2.25 % en fonction des différentes sociétés d’investissement de produits financiers (batei hashkaot).
L’intérêt d’emprunter plutôt que de débloquer le keren ishtalmut lorsqu’il est liquide réside dans la possibilité de faire un prêt in-fine, c’est-à-dire de ne payer que les intérêts durant la période du prêt et de rembourser le capital seulement à la fin de l’emprunt, ce qui permet de faire un effet de levier en bénéficiant des rendements sur l’épargne qui sont en général bien supérieurs au taux d’intérêt du prêt, et qui sont exonérés d’impôts sur la plus-value.
Il convient toutefois de préciser que les rendements ne sont jamais garantis.
Benjamin BERROS
2BeFinance, service personnalisé de courtage en assurances et en produits financiers en français en Israël !
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