Les analystes estimaient que la Commission monétaire siégeant au sein de la Banque Centrale d’Israël abaisserait le taux Directeur en raison des chiffres de l’Inflation.
Le Gouverneur de la BCI :”l’incertitude sur le plan économique est grande et il est à ce stade difficile d’évaluer l’impact de la guerre sur l’inflation”.
La Banque Centrale d’Israël a finalement décidé lors de la dernière réunion de la Commission monétaire s’étant tenue le 26/02/2024, de maintenir son taux Directeur à 4.50 %, soit un taux de base commercialisé par les banques, sous l’appellation “Prime“, à 6 %.
Cette décision de la BCI témoigne de sa grande prudence en matière de politique de taux d’intérêts, après avoir été la première banque centrale au monde à réduire son taux Directeur d’un quart de point le 1er janvier dernier.
La BCI a expliqué par la voix de son Gouverneur, le professeur Amir Yaron, que “le degré d’incertitude concernant l’ampleur et la durée des combats attendus et leurs effets sur l’Économie et l’Inflation sont très importants. La guerre a des conséquences économiques significatives, tant sur l’activité réelle que sur les marchés financiers et la prime de risque pour l’Économie est encore élevée”.
Lors de la conférence de presse donnée par le Gouverneur de la BCI suite à la décision, ce-dernier a souligné que “l’incertitude qui règne au sein de l’Économie est toujours très grande. La politique budgétaire et les restrictions imposées au secteur de la Construction constituent également un problème. Ces deux facteurs ont une incidence sur l’Inflation, et il est encore difficile de prédire comment la guerre affectera également cette dernière. Au regard de cette incertitude, mais également en raison du déficit important attendu, il est important que le cadre budgétaire approuvé par le gouvernement soit maintenu même après le processus législatif à la Knesset”.
Concernant une potentielle dégradation de la note d’Israël par les deux autres agences de notation, le Gouverneur a répondu que “nous avons un dialogue régulier avec ces-dernières, qui brillent par leur professionnalisme et il est important de les écouter. Je ne pourrais toutefois pas m’étendre plus sur le contenu de nos échanges”.
Concernant le projet de fiscalité spécifique aux banques portant sur les bénéfices de ces dernières, “nous ne sommes pas favorables à une fiscalité sectorielle, ce n’est pas élégant”. Selon le Gouverneur, il serait possible de prévoir une fiscalité propre à l’ensemble du secteur financier et pas seulement aux banques.
La décision de ne pas baisser le taux Directeur est un signe que la BCI a choisi de prendre en compte l’important déficit attendu du budget de l’État, la dégradation de la note de crédit par Moody’s et les hausses de prix attendues prochainement dans l’Économie selon l’annonce de nombreuses entreprises et importateurs.
Entre autres, l’Électricité a augmenté en février de 2.60 %, tandis que les prix à la Pompe ont augmenté de 16 cents/litre, de sorte que l’indice des prix à la Consommation de février devrait augmenter d’environ 0.30 % uniquement en raison de ces augmentations de prix.
La décision de maintenir le taux Directeur inchangé a surpris certains analystes dans la mesure où, l’Inflation est tombée en janvier à un taux annuel de 2.60 %, en dessous de la limite supérieure de l’objectif fixé par le gouvernement, ainsi que la BCI, à savoir une Inflation oscillant entre 1 % et 3 %.
La Banque s’est également abstenue de réduire le taux Directeur et ce malgré la poursuite de la guerre et la détérioration de la situation financière de nombreux propriétaires d’entreprises et de ménages.
Il convient de noter que la baisse des taux d’intérêt pendant cette période aurait aidé les ménages et les entreprises à faire face aux remboursements de leurs prêts.
Cependant, les prévisions misent sur le fait que la Banque Centrale d’Israël poursuivra ses réductions de taux d’intérêt plus tard courant 2024.
Il semble que la Banque Centrale d’Israël soit toujours préoccupée par le risque de reprise de l’Inflation et ne soit pas satisfaite des mesures prises récemment par le gouvernement israélien, qui pourraient conduire à une dégradation de la note de crédit d’Israël. En outre, la décision de ne pas baisser le taux d’intérêt a été prise malgré la récente baisse des taux de change de l’USD et de l’EUR face à l’ILS.
Pour rappel, entre avril 2022 et juillet 2023, le Gouverneur n’a eu de cesse de réhausser le taux Directeur, le ramenant de 0.10 % à 4.75 % soit un taux de base de 6.25 %, avant de le maintenir entre juillet 2023 et janvier 2024.
Au 1/01/2024, pour la première fois il fut ramené à 4.50 %, soit un taux de base de 6.00 %.