Lors d’une conférence donnée au sein de l’université de Tel Aviv, l’actuel Gouverneur de la BCI – Banque Centrale d’Israël – s’est exprimé sur le devenir de l’Inflation en Israël, dont il considère l’actuelle augmentation comme provisoire : “de nombreux signes laissent à penser à une décongestion prochaine des échanges commerciaux internationaux”.
Au sujet du marché des Changes et du cours du shekel : “nous ne sommes pas indifférents à la situation actuelle et saurons prendre nos dispositions en cas d’évolutions en contravention avec les fondements de notre Économie“.
Lors d’une conférence donnée au sein de l’université de Tel Aviv, l’actuel Gouverneur de la BCI s’est exprimé sur le devenir de l’Inflation en Israël, dont il considère l’actuelle augmentation comme provisoire : “nous estimons que l’Inflation devrait au cours des mois à venir se stabiliser pour revenir à la limite haute (3 %) définie comme objectif depuis longtemps déjà (bien avant la Covid-19). Par la suite et à la faveur d’une décongestion des échanges commerciaux internationaux, elle devrait baisser et revenir au centre de nos objectifs, à savoir environ 2 % ; pour rappel, nos objectifs sont une Inflation oscillant entre 1 et 3 %“.
Rappelons qu’Israël connaît actuellement un contexte inflationniste et que l’annonce du Gouverneur est faite peu avant la publication de l’Indice des prix à la Consommation qui devrait, selon toutes vraisemblances, être à la hausse.
Le Gouverneur reste pour sa part sur sa ligne, arguant que cette Inflation ne devrait qu’être passagère, “de nombreux signes laissent à penser à une décongestion prochaine des échanges commerciaux internationaux“.
Du côté des États-Unis, l’Inflation est à son plus fort taux depuis les années 1990, avec un taux annuel actuellement estimé à 6.20 % et un renforcement supplémentaire de 0.90 % au cours du mois d’octobre 2021 ; à noter que ces chiffres dépassent tous deux les prévisions précédemment faites.
L’Inflation est actuellement faible en Israël par rapport au reste du monde, “dans les 10 % les plus bas des pays membres de l’OCDE”, selon le Gouverneur de la BCI.
En ce sens, et contrairement à de précédentes estimations, semble que la BCI jouit actuellement d’un certain confort la dispensant d’avoir à rehausser le taux directeur prochainement (rappelons que le taux directeur permet de contrôler l’Inflation). “La situation actuelle nous laisse une marge de manœuvre en matière de politique monétaire, nous permettant de continuer à soutenir la poursuite de l’activité économique, ainsi que la sortie de crise“.
En terme de taux directeur, il estime que ce dernier devrait rester entre 0.10 % et 0.25 % pour l’année à venir.
Des propos du Gouverneur, l’on pourrait penser que la question des Changes n’est actuellement pas à l’ordre du jour et qu’Inflation et taux de change sont décorrélés.
Pourtant, toucher au taux directeur à la hausse pour freiner l’lnflation précipiterait la chute des devises étrangères.
C’est à la faveur de faibles craintes inflationnistes en Israël et de motivations économiques visant à poursuivre une politique d’assouplissement quantitatif, afin d’encourager l’Économie à sortir de la crise, qu’il peut afficher ce discours.
Cependant, il ne faut pas ignorer le fait que le relèvement du taux directeur par la FED ne servira pas la BCI en termes de taux de change.
Le Gouverneur est toutefois revenu sur la situation actuelle du marché des Changes, rappelant quelques principes de base :
- La BCI continue et continuera à aider l’Économie à s’adapter à un shekel fort ;
- La BCI interviendra dés lors qu’elle estimera que le cours du shekel portera préjudice aux fondements de base de l’Économie israélienne.
“Au fil des ans , la BCl a créé un processus ayant permis à l’Économie de s’adapter progressivement et de passer d’une économie basée sur les secteurs primaire et secondaire à une économie du tertiaire, tout en maintenant un niveau d’emploi élevé, ce qui constitue un exploit de taille“.
En parallèle, le shekel continue de se renforcer : l’USD s’échange actuellement au cours de 3.10 ILS, tandis que l’EUR tombe sous la barre des 3.50 ILS ; la Livre anglaise s’échange actuellement à 4.16 ILS.
À ce sujet, le Gouverneur a rappelé que la BCI s’était déjà passablement ingéré sur le marché des Changes, “plus de 30 milliards d’USD, ce qui constitue notre limite haute. Pour autant, nous ne sommes pas indifférents à la situation actuelle et saurons prendre nos dispositions en cas d’évolutions en contravention avec les fondements de notre Économie“.
