Sur fond de récession envisagée de 5 % annuelle au cours du second trimestre 2020, la BCI – Banque Centrale d’Israël – a décidé d’abaisser son taux directeur en le ramenant au taux historiquement bas de 0.10 %.
En parallèle, elle multiplie les initiatives visant à augmenter les concours financiers apportés aux TPE et PME.
Par ces différentes mesures, la BCI espère relancer la Croissance dès le troisième trimestre 2020 et vise une Croissance de 9 % en 2021.
Sur fond de crise économique résultant des mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie qu’est le Corona-virus et afin d’éviter de “mourir guéris”, la BCI a décidé d’abaisser son taux directeur en le ramenant à 0.10 %, soit la première baisse depuis 2015.
Il est vrai que cette décision semblait inéluctable depuis juillet 2019, mois au cours duquel les principales banques centrales décidaient de passer à une politique expansionniste.
Mais dès le début de la crise du Covid-19, cette décision était éminente et ce pour plusieurs raisons :
- L’abaissement du taux directeur de la FED à 2 reprises durant mars 2020, ramenant ce-dernier à 0 % ;
- Des perspectives de récession en 2020 de l’ordre de 5 % annuelle ;
- Un chômage grimpant à 6 % de la population active en 2020, en dépit du pic actuellement connu.
2020 avait toutefois bien commencée avec une croissance annualisée de 5 % au cours du premier trimestre, avant le raz-de-marée du Corona-virus ayant précipité l’Économie mondiale dans les abîmes.
À ce stade, les prévisions de la BCI s’appuient sur un déconfinement par paliers et total fin juin 2020.
Partant de ce postulat, l’on peut s’attendre à une reprise dès le troisième trimestre 2020, permettant d’atteindre une Croissance annuelle de 9 % dès 2021.
Concernant le chômage, il ne devrait revenir à un niveau équivalent à ce qu’il était avant la crise – à savoir un niveau historiquement bas – qu’à la fin 2021.
La dette publique devrait grimper à 75 % du PIB d’ici la fin 2020.
Ces prévisions restent toutefois incertaines et sont fonction du déconfinement, pour lequel, seules des suppositions sont permises à ce stade.
Au sein de la BCI, l’on rappelle que la crise du Corona-virus a eu des effets cataclysmiques sur les marchés, avec un retour de la volatilité, une chute abrupte du cours des actions et une augmentation en flèche du risque.
L’on estime que le PIB mondial devrait être en baisse en 2020, bien qu’un réveil économique semble poindre en Chine.
Forte de ces observations, la commission Monétaire, qui est notamment en charge de définir le taux directeur, a fait savoir qu’elle poursuivrait une politique expansionniste et utiliserait pour ce faire tous les outils à sa disposition, y compris celui des taux, l’objectif étant de permettre au pays et plus largement à l’Économie mondiale de se relever de cette catastrophe.
En parallèle, elle a décidé d’utiliser un nouvel outil à la relance en promouvant l’apport de concours financiers aux TPE et PME ; pour ce faire elle accordera des prêts sur 36 mois aux banques à un taux calqué sur celui du taux directeur à la condition que ces-dernières accordent à leur tour des prêts aux entreprises.
Ce plan estimé à 5 milliards de shekels devrait entrer en vigueur dès la fin mai 2020.
Le Contrôleur des banques, le Docteur Hadva BAR, a précisé qu’en dépit d’une baisse globale des taux, l’augmentation du risque s’était traduite par des prises de “marges de risque” accrues, ayant pour conséquence une augmentation des taux d’emprunts.
Ainsi, l’on constate une augmentation moyenne du taux d’emprunt immobilier oscillant entre 0.70 et 1.00 %, cette tendance étant exacerbée par les demandes de gel de crédit qui début avril totalise un volume global de 3.3 milliards de shekels.
Elle a par ailleurs rappelé que depuis le début de la crise, le système bancaire avait octroyé 24 milliards de shekels sous forme de prêts, soit une augmentation annualisée de 28 %, essentiellement accordés à des PME et TGE, mais également au secteur immobilier.
Enfin, elle a enjoint l’État a augmenté sa garantie donnée aux banques dans le cadre des prêts accordées aux entreprises et visant à éviter des faillites en chaîne.
À ce stade, l’État ne garantit que 15 % de l’enveloppe, soit environ 8 milliards de shekels, tandis que des pays comme la France ou encore l’Allemagne garantissent entre 70 et 85 % de ce même plan.