À l’aune des bénéfices records réalisés par les banques, principalement en raison des augmentations répétées du taux Directeur, le chef de la division économique du Mouvement pour la qualité du Gouvernement propose d’imposer une “taxe Inflation” aux banques.
Concomitamment à l’annonce par la Banque Centrale d’Israël d’une nouvelle augmentation de son taux Directeur (la dixième consécutive), la banque Leumi a publié ses rapports financiers pour le premier trimestre 2023, peu après que les autres banques les aient déjà publiés.
Au total, les banques ont réalisé au cours de ce seul trimestre des bénéfices sans précédent, à savoir environ 6.252 milliards de shekels. Ariel Barzilai, chef de la division économique du Mouvement pour la qualité du Gouvernement, propose d’imposer une taxe temporaire sur l’Inflation aux banques pour faire face à la situation actuelle où les taux d’intérêt sur les prêts augmentent alors que les rémunérations des placements restent basses.
“L’idée centrale de cette proposition est de dissuader les banques de facturer des taux d’intérêt trop élevés et de les encourager à mieux rémunérer les épargnes”, explique-t-il.
“L’une des solutions pour s’assurer que les banques ne font pas de tels profits à nos dépens est de créer de la concurrence au sein du système bancaire. Malheureusement, cette concurrence peine à arriver, et nous sommes dans une situation où le coût de la Vie la rend difficile pour nous tous”.
“D’où l’idée d’imposer une “taxe Inflation” aux banques, afin de dissuader les banques de générer des bénéfices, qu’elles reverseront en taxes”.
Il pointe notamment du doigt l’un des alinéas aux termes des rapports financiers, à savoir celui portant sur les revenus générés par les intérêts.
“La banque Discount a déclaré un revenu net de 1 milliard de shekel aux termes de cet alinéa, soit 1 de plus qu’au dernier trimestre 2022 ; l’on constate la même tendance pour l’ensemble des banques. Par conséquent, l’on comprend aisément que ce montant est généré par l’Inflation, car elle est la raison pour laquelle la BCI augmente son taux Directeur. L’on pourrait donc imaginer une sorte d’impôt, qui devrait être très élevé, aux alentours des 75 %.”
Êtes-vous en train de dire que l’État devrait prendre 750 millions de shekels à une banque qui a gagné 1 milliard de shekels en intérêts ?
“Nous aspirons à ce que cette fiscalité soit nulle, afin de dissuader les banques de générer ces revenus, ce qu’elles feront soit en réduisant les taux d’intérêt pratiqués, soit en rémunérant mieux les épargnes. Dans tous les cas, cet argent doit revenir au public ; l’ambition est qu’aucun revenu ne soit généré par l’Inflation”.
Les banques pourraient arguer qu’elles sont une entité commerciale et dénoncer l’ingérence de l’État
“Nous estimons qu’il n’existe aucun droit acquis par une entité commerciale d’utiliser sa position de force pour empêcher la concurrence et répercuter ses coûts sur les consommateurs”.
Que penser de la centralisation et de l’absence de concurrence ?
“Je pense que les deux sont liés, car qui empêche la concurrence ? Les banques elles-mêmes. Une fois qu’elles l’empêchent, elles parviennent à réaliser des permutations monopolistiques. Le mécanisme de taxation plébiscité affecterait leurs aspirations monopolistiques. Il s’agit de rendre au public l’argent qui lui revient, argent, d’ailleurs, qui n’est qu’une difficulté de plus ajoutée au coût de la Vie”.
“Lorsque les banques réussissent dans une période d’Inflation, sans aucune innovation ou service novateur, mais uniquement parce que le Gouverneur augmente le taux Directeur pour faire face à l’Inflation, à réaliser des rendements très élevés, encore une fois, c’est parce qu’il n’y a pas de concurrence”.
“Dans le contexte actuel, où il n’y a pas de concurrence et où les banques réalisent des bénéfices non pas à cause de leur efficacité, ni à cause de modèles commerciaux qu’elles auraient développés, ou quelques innovations technologiques, cet argent est à nous, et il doit revenir aux consommateurs”.
“Enfin, nous ne proposons rien d’avant-gardiste. Ce que nous proposons à déjà cours dans d’autres pays : en Espagne, Pologne, en Hongrie et dans d’autres pays européens, telle que la France, l’Allemagne, ou encore l’Angleterre, de tels prélèvements sont également imposés sur les profits générés par l’Inflation. Nous traversons une période difficile et il faut réfléchir à comment réduire le coût de la Vie des ménages”.