Le numéro deux de la BCI – Banque Centrale d’Israël -, Andrew Avir, a déclaré que la guerre pourrait retarder le retour de l’Inflation à la normale mais que la remontée des taux dans le monde a deja commencé.
En raison de l’augmentation abrupte de l’Inflation, le processus de désengagement d’une politique de quantitative easing pourrait être plus rapide que celui escompté.
Nouvelle déclaration de la BCI, nouvel indice, si besoin est encore, que la BCI – Banque Centrale d’Israël – augmentera sous peu son taux directeur et ce pour la première fois depuis novembre 2018 ; certainement avant les célébrations de Pessah (la Pâque juive).
D’ailleurs, Andrew Avir, le numéro 2 de la BCI, n’en fait pas grand mystère, ayant notamment déclaré le 24/03 au cours d’une conférence portant sur les tendances actuelles en matière de politique budgétaire et monétaire, que “l’augmentation des taux d’intérêt est très proche”.
Au cours de la conférence, furent également abordées les nouvelles directions prises par la BCI en termes de politique budgétaire et de taux d’intérêt, renforçant ainsi les propos du Gouverneur de la BCI, le professeur Amir Yaron, fin janvier, lors de la publication de la précédente décision sur le taux directeur (qui n’avait toujours pas été réhaussé).
Ce changement de direction vient après une longue période au cours de laquelle la BCI a estimé qu’il n’y avait pas de possibilité de réhausser le taux directeur, l’ayant d’ailleurs abaissé en avril 2020, au plus fort de la crise de la Covid-19, le passant de 0.25 % à 0.10 %.
Le sous-Gouverneur a souligné le fait que l’économie israélienne a surmonté de manière impressionnante la crise de la Covid-19, ce qu’il met sur le compte des “bonnes conditions économiques que l’économie israélienne avait avant la crise, ainsi que la croissance rapide du secteur des hautes technologies et de la Hi-Tech”.
Pour ce qui est de l’Inflation et du redémarrage de l’Économie, “la reprise de la Demande dans le cadre de la sortie mondiale de la crise sanitaire se heurte au goulot d’étranglement de l’Offre entraînant, entre autres, une hausse de l’Inflation dans le monde et en Israël. Pour autant, elle reste nettement inférieure en Israël à ce qu’elle est au sein de la plupart des pays membres de l’OCDE”.
Il rappelle d’ailleurs que l’Inflation est sorti en 2021 des limites cible de la BCI, à savoir une Inflation oscillant entre 1 et 3 %/an ; “pour ce qui est de 2022, elle devrait rester dans la limite haute, toutefois, à moyen et long terme, les prévisions tablent sur une Inflation contrôlée et dans les limites cible que la BCI s’est imposée”.
Abir a rappelé qu’au “sortir de la crise de la Covid-19, les banques centrales du monde entier ont entamé un processus de désengagement d’une politique de quantitative easing, avec un processus de contraction monétaire qui pourrait être plus rapide que nous ne le pensions, en raison de l’augmentation abrupte de l’Inflation sur l’ensemble du Globe.”
Concernant la guerre en Ukraine, la BCI estime qu’elle complexifie les prises de décision en termes de politique monétaire, “cette crise provoquant un choc du côté de l’Offre de nature à retarder le retour de l’inflation à la limite haute que nous nous sommes fixés par rapport aux prévisions d’avant guerre”.
En ce sens, tout porte à croire que la BCI devrait réhausser son taux directeur dès le 11/04/2022 et le passer de 0.10 % à 0.25 %.
Selon les professionnels du secteur financier, économistes au sein de fonds d’investissement et de banques, le taux directeur devrait être révisé en 2022 jusqu’à atteindre un taux d’intérêt de 0.50 %~0.75 % à la fin 2022, avant d’être ramené à 1 % dès le Printemps 2023.
Une telle augmentation devrait fortement freiner la hausse des prix de l’Immobilier, notamment en raison d’une hausse des prix des crédits immobiliers, hausse qui d’une part grèvera la capacité d’emprunt des emprunteurs, mais affectera également la rentabilité pour les investisseurs ; cette augmentation viendra également mettre un cran d’arrêt à l’Inflation et donc à la vague de hausse des prix à la Consommation qui fait actuellement rage au sein du pays.