Une étude menée sur un panel de 1,525 locataires a mis en lumière les conséquences du confinement en raison du Covid-19 sur leur capacité à honorer leurs obligations en matière de loyer au cours du mois d’avril 2020.
Ont notamment pesé dans la balance leurs relations avec leur bailleur et la situation financière de ce-dernier.
Une étude menée fin avril 2020 sur un panel de 1,525 locataires a permis de démontrer que les conséquences du confinement en raison du Covid-19 sur le marché locatif furent immédiates.
Le panel sélectionné fut exclusivement composé de personnes actives, et essentiellement de couples qui représentaient 75 % du panel.
Les questions portaient notamment sur la situation financière du ménage et les changements connus depuis le début de la pandémie, les dépenses de ce-dernier au nombre desquelles le loyer payé, mais aussi l’activité de ses membres, à savoir si l’un d’entre eux – voire tous – avaient perdu leur emploi.
Fut également étudié la capacité du foyer à faire face à des dépenses imprévues, mais également les aspects juridiques du bail signé, ainsi que les clauses de ce-dernier.
Enfin, fut abordée la question de leurs rapports avec leur bailleur et celle, critique, du paiement de leur loyer au cours du mois d’avril 2020.
Avec un loyer moyen à 3,670 ILS représentant entre 25 et 40 % des dépenses du ménage, dépense incompressible, car essentielle, la question du paiement de ce-dernier fut problématique pour nombre des interrogés, à plus fortes raisons chez les plus jeunes des sondés, ces-derniers étant généralement moins bien payés que leurs aînés et les premiers à être licenciés en raison de leur manque d’ancienneté.
Et les chiffres permettent de prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe !
Fin avril 2020, 43 % des interrogés étaient au chômage (inclus les indépendants sans activité, les personnes en congés sans solde et celles licenciées) dont 35 % de jeunes au chômage.
30 % des ménages témoignent d’une baisse de leurs revenus de 40 %, 16 % d’une baisse de plus de 60 % et 4 % d’une perte totale de leurs revenus : au total ce sont 50 % des sondés qui ont connu une baisse de leurs revenus !
En matière de dépenses imprévues, à savoir une dépense correspondant à l’équivalent de 2 mois de loyer, 28 % estiment ne pouvoir y faire face, tandis que pour 36 % cela impliquerait d’utiliser une autorisation de découvert en banque.
À noter qu’une autre étude avait permis d’établir que les 2/3 de la population israélienne ne pourrait actuellement faire face à une dépense imprévue de 8,000 ILS.
Pour ce qui est des loyers, seuls 16 % des interrogés ce sont tournés vers leur bailleur à ce sujet et 12.50 % ont eu des difficultés à honorer le paiement de ce-dernier.
Parmi eux, 40 % n’ont rien payé, tandis que les autres 60 % l’ont payé en partie.
Dans 4 % des cas, c’est le bailleur qui a pris l’initiative d’aborder l’épineuse question avec ses locataires.
Concernant ceux n’ayant rien payé, 30 % l’ont fait sans en informer leur bailleur.
Enfin, dans 27 % des cas où les locataires se sont tournés vers leur propriétaire, ce-dernier a accepté de reporter, voire diminuer le loyer.
C’est également sans grande surprise que ce fut dans les zones où le loyer est le plus élevé que les locataires en demandèrent une réduction et/ou un report.
Dans ce domaine, le manque de liquidités ne fut pas le seul critère ; de fait, ont également été pris en considération des critères tels que les termes du contrat de bail ou encore les rapports avec le bailleurs.
Ainsi, un contrat de bail ne prévoyant pas la prise de chèques anti-datés par le bailleur ou encore de garanties financières lors de la signature du contrat, confortait les locataires en matière de défaut de paiement.
Par ailleurs, plus les rapports sont étroits entre bailleurs et locataires, plus ces-derniers purent bénéficier d’un allègement partiel, voire total, après consentement du propriétaire.
Inversement, lorsque l’intermédiation entre eux se fait exclusivement par une tierce Partie à l’instar d’un gestionnaire de bien, les loyers furent honorés.
Dernier fait intéressant : parmi ceux s’étant “autorisés” à ne pas payer leur loyer, tout ou en partie, ils le firent estimant que les revenus de leur propriétaire ne dépendait pas essentiellement du loyer perçu.