L’Inflation a dernièrement baissé aux États-Unis. Pour autant, et malgré des augmentations du taux Directeur israélien calquées sur celles de la FED – Réserve Fédérale des États-Unis – l’Inflation ne connaît pas de faiblesse en Israël.
Dernièrement interviewé par le quotidien en ligne Ynet, Itamar Caspi, directeur de l’unité d’analyse monétaire au sein du département Recherche de la Banque Centrale d’Israël, ce dernier n’a pu que déplorer les derniers chiffres de l’Inflation, “qui était définitivement une surprise. Si elle continue d’augmenter, il n’y aura pas d’autre choix que de continuer à augmenter le taux Directeur. Nous prévoyons déjà que le prochain indice publié le 15 juin sera relativement élevé, pour autant, et sauf un imprévu sur le marché des Changes, l’importance des taux actuels devrait faire diminuer la Consommation et donc commencer à éroder l’Inflation”.
Il est également revenu sur le fait que “les différentes hausses du taux Directeur en Israël ne réussissent pas, du moins pour le moment, à freiner l’Inflation, tandis qu’aux États-Unis, elles y sont parvenues. Pour autant, ce qui a principalement contribué à la baisse aux États-Unis, ce sont les baisses de prix de l’Énergie et de l’Alimentaire, baisses qui n’ont pas été constatées en Israël, dans la mesure où notre Économie est relativement immunisée contre les fortes variations de prix dans ces deux secteurs. Ceci explique d’ailleurs pourquoi la FED, consciente de cela, ne s’empresse pas de baisser son taux Directeur”.
Concernant le bond des bénéfices des banques suite à la hausse des taux d’intérêt, Caspi estime “qu’il s’agit d’un phénomène qui se produit dans le monde entier ; pas uniquement en Israël. C’est propre au système bancaire dans un environnement de hausse des taux d’intérêt. La Banque Centrale d’Israël s’efforce d’accroître la compétitivité à la fois sur le marché des Épargnes, que sur celui des prêts bancaires, promouvant la transparence des taux d’intérêt et la possibilité de comparer les offres d’une banque à une autre et ce dans l’intérêt des consommateurs”.
Est-il possible dés les prochains chiffres de l’Inflation de voir les effets du gel du processus de réforme juridique, gel ayant permis de tempérer les incertitudes ?
“Cela prend du temps. De fait, le taux de change affecte évidemment l’Inflation. Lorsque le shekel chute, les produits d’importation deviennent plus chers et cela affecte l’Inflation locale ; ces histoires de changes, peuvent avoir des effets sur 3 voire 6 mois. En d’autres termes, et quand bien même la situation est plus stable nous devrions encore subir les effets de cette chute du shekel durant quelques temps. Pour autant, les prévisions tablent toujours sur une Inflation baissière et qui pourrait atteindre la limite haute fixée par la Banque Centre d’Israël”.
Sigal Rivon, directrice du secteur monétaire du département Recherche au sein de la Banque Centrale d’Israël, note pour sa part que “l’observation des dernières données, met en lumière une modération de la Consommation privée, ce qui s’explique évidemment de par la hausse des taux : d’une part, les crédits sont plus chers, d’autre part, les épargnes sont mieux rémunérées, ce qui encourage les placements bancaires. L’on peut en ce sens espérer une baisse de la pression sur les prix ce qui pourrait entraîner une baisse de l’Inflation”.
“Nous gardons au centre de nos préoccupations le citoyen. Nous regardons toutes les données, à savoir l’évolution des crédits immobiliers, des prix du Logement, des défauts de paiements, etc… et ce dans un souci de stabilité financière des ménages et des institutions, car, en définitive, l’Inflation a des coûts très importants. Il est vrai que la hausse des taux d’intérêt est douloureuse, mais c’est l’outil dont dispose les banques centrales pour lutter contre une Inflation élevée, qui nuit à la performance d’un pays et à ses couches socio-économiques les plus faibles. La Banque Centrale d’Israël prend les mesures nécessaires pour remplir son rôle et rétablir la stabilité des prix”.