L’analyste en chef de la banque Mizrahi-Tefahot, la première banque en matière de prêts hypothécaires en Israël, estime qu’en dépit d’un léger ralentissement, la Croissance devrait se poursuivre en 2019.
Il estime que les prix de l’immobilier devraient continuer à augmenter et le shekel à se renforcer.
Selon lui, le taux directeur devrait être révisé une fois à la baisse.
Malgré un contexte politique compliqué, l’Économie israélienne arrive à se maintenir avec un faible taux de chômage, et une faible inflation.
Les obligations d’entreprises israéliennes délivrent de belles performances.
Selon Modi SHAFRIR, analyste et stratège au sein de la Mizrahi-Tefahot, “l’absence de gouvernement semble être le seul frein à la croissance de l’Économie israélienne pour l’année à venir. Toutefois, nombre de facteurs positifs contribuent à doper la Croissance qui devrait être aux alentours des 3 % cette année, contre 3.30 % en 2019. Il est vrai que la consommation des ménages a contribué à hauteur de 0.90 % à ces résultats.
En 2020, et tant que les indices du Nasdaq continueront à être positifs, les exportations de la Hi-Tech israélienne devraient continuer à augmenter et ainsi contribuer à la Croissance. Par ailleurs, l’exploitation du gisement de gaz Leviathan devrait également contribuer à la Croissance, à hauteur de 0.40 %”.
“Pour ce qui est du déficit budgétaire, l’année 2019 s’est bouclée sur un déficit de 3.70 % du PIB, soit environ 12 milliards de shekels de plus que les objectifs fixés ; de fait, l’on tablait sur un déficit de 2.90 %.
En ce sens, je recommande de prendre les choses en mains sans toutefois céder à la panique : ces chiffres ont été sans impact à ce stade sur la note d’Israël, tandis que la dette publique est passée de 61 % à 60 %”.
Globes : Doit-on s’attendre à une baisse du taux directeur de la part de la BCI – Banque Centrale d’Israël ? Pourrait-il passer sous la barre des 0 ?
Modi : Nous prévoyons qu’il passe à 0.10 % en 2020, ce qui serait quasiment sans impact sur le marché obligataire israélien.
À ce stade, il n’y a pas intérêt à le passer sous la barre des 0 : cela pourrait avoir un impact négatif sur le Marché intérieur.
Globes : Début 2019, vous tabliez sur une stabilisation temporaire des prix de l’immobilier, avant une nouvelle vague d’augmentation ; les faits vous ont donné raison. Quelles sont vos prévisions pour 2020 ?
Modi : Il est admis que les prix devraient augmenter, en particulier dans le centre du pays, et ce notamment en raison de la baisse des taux d’emprunts qui dope la rentabilité locative rendant les obligations moins attractives.
Par ailleurs, et sur fond d’incertitudes politiques, l’immobilier apparait comme une valeur refuge.
Enfin, la démographie israélienne contribue à l’augmentation de la demande ; rappelons qu’au cours de l’année 2019, la population israélienne a augmenté de 2 %.
L’augmentation devrait être modérée selon nos prévisions.
Globes : En 2019, vous aviez anticipé une augmentation de l’ILS face à l’EUR et à l’USD ; les faits vous ont donné raison, l’ILS étant la monnaie ayant connu la plus forte augmentation juste après le Rouble. Quelles sont vos prévisions pour 2020 ?
Modi : Cette année encore, nombre de facteurs laissent à penser que le shekel devrait continuer à se renforcer, au nombre desquels les taux directeurs négatifs pratiqués par nombre de banques centrales, poussant les investisseurs – institutionnels et privés – à chercher des placements rentables… et les obligations israéliennes continuent à délivrer des rendements corrects.
Par ailleurs, la balance commerciale prévisionnelle table sur un excédent de 12 à 14 milliards d’ILS et ce en raison notamment de l’exploitation du gisement de Gaz Leviathan.
Enfin, Israël a dernièrement rejoint le club ultra-select des pays faisant partie de l’indice WGBI.
Nous avons donc là tous les ingrédients nécessaires à un renforcement du shekel !”
Globes